Les résultats économiques des ateliers vaches allaitantes suscitent un intérêt particulier au vu des dynamiques actuelles du secteur agricole (augmentation du prix de la viande et des intrants, ouverture au marché du MERCOSUR…). En 2024, 44 éleveurs ont bénéficié du calcul de Marge Brute Viande d’Avenir Conseil Élevage et les résultats révèlent une évolution contrastée.
Pour la campagne du 1er avril 2023 au 31 mars 2024, la Marge Brute moyenne atteint 1 095 € par vache allaitante, en légère progression par rapport à l’année précédente (972 €). La tendance est identique pour la Marge Brute par ha de SFPc (Surface Fourragère Principale corrigée) : 1 042 € cette année, soit + 105 € par rapport à la campagne précédente. Cette hausse, bien que modérée, s’explique principalement par des prix de vente des broutards et des femelles réformées plus favorables, grâce à la demande soutenue sur les marchés européens.
Toutefois, l’alourdissement des charges tempère la dynamique et impacte directement la rentabilité des ateliers.
Pour cette campagne, le coût alimentaire augmente de 5%, principalement lié à l’augmentation des engrais et un recours plus important aux concentrés. Dans ces conditions, l’autonomie fourragère et la valorisation des pâturages constituent de véritables atouts économiques pour limiter l’impact des hausses.
L’amélioration de la moyenne des MB Viande masque des disparités notables. En effet, l’écart entre le quart supérieur et le quart inférieur des résultats atteint 1 415 €/ha SFPc, soit plus de 40 000 € pour 30 ha ! Autrement exprimé, cela représente près de 1 500 € par vache. L’écart provient principalement des produits et plus précisément du prix des animaux vendus et surtout de leur nombre. Par conséquent, la gestion de la reproduction et de la mortalité est prépondérante. Avec de tels facteurs de variation, quel sera l’impact de la FCO sur ce résultat l’an prochain ?
En conclusion, si les Marges Brutes des ateliers vaches allaitantes affichent une évolution positive, leur rentabilité demeure fragile. En conséquence, le nombre de troupeaux recule et leurs effectifs sont en baisse, les éleveurs décapitalisent. La maîtrise des coûts et l’adaptation aux ressources fourragères locales apparaissent comme les principaux leviers pour garantir la viabilité des exploitations à moyen terme.